Après une défaite à domicile contre le Castres Olympiques, le RCT, le Rugby Club Toulonnais, un club habitué aux places européennes, se retrouve à la dernière place du TOP 14 (le championnat de France de rugby).

Baptiste Serin, capitaine du club, exhorte alors ses coéquipiers. “Préparez-vous à vous battre. On rentre en mode survie maintenant ! Que tout le monde le comprenne : on rentre en mode survie !” 

Le mode survie, il est possible de s’y retrouver en entreprise.

Tout dirigeant rêve de ne gérer que le succès : une progression de chiffre d’affaires à deux chiffres, une extension d’usine, un déploiement à l’international…

Il faut pourtant gérer les crises, parfois pendant de longs mois et de longues années.

Nous ne sommes pas toujours préparés au succès, nous le sommes encore moins à des situations hautement défavorables.

Les circonstances peuvent être exceptionnelles, elles peuvent résulter de mauvais choix, d’un retournement de situation, d’une absence de remise en cause.

Habitués aux bons résultats, les dirigeants se retrouvent souvent dans une forme de paralysie, coincés entre l’obsession de rassurer leurs équipes et leurs partenaires et l’envie de se terrer pour ne pas voir le chaos qui s’installe.

Avant d’en être arrivé là, des actions de prévention existent :

  • Élaborer une stratégie, révisable, correctement exécutée, réactualisée régulièrement,
  • Diversifier ses activités,
  • Constituer des réserves, des fonds propres, pour affronter les tangages.

Sans oublier de lever régulièrement la tête, de clarifier ses objectifs, de sortir de son aquarium et de s’intéresser sérieusement à son environnement.

Si rien de tout cela n’a été appliqué, ou seulement de façon parcellaire, ponctuelle, et avant d’arriver au stade ultime de la liquidation, il faut absolument quitter l’habit de lumière et enfiler le bleu de chauffe.

Comment préparer une stratégie de survie ? Je vous propose quelques pistes.

 

S’entourer

Il faut se préparer mentalement à prendre des décisions douloureuses et à les appliquer, à être en capacité de prendre du recul sur ses émotions. Se faire accompagner est indispensable. Un consultant extérieur aux parties prenantes (collaborateurs, partenaires, fournisseurs) saura à la fois vous guider, vous reconnecter en permanence aux objectifs décidés, et vous protéger. Le choix d’être bien accompagné sera fondateur.

Une cellule de crise composée de personnes de confiance de l’entreprise sera de nature à diminuer l’inquiétude, elle constitue la preuve qu’un travail de redressement, potentiellement salvateur, est en cours d’élaboration.

 

Redémarrer

Il faut retrouver votre esprit du début de votre aventure entrepreneuriale. Tout était à faire. Tout était possible. Mais, cette fois, vous ne partez pas de rien : vous avez appris des difficultés, vous avez une expérience, vous(re)construisez sur de l’existant.

 

Accepter 

Un diagnostic sans concession de la situation est indispensable. Rien ne peut être omis. Rien de ne peut-être dénié. Aucune hypothèse ne peut être écartée.

 

Communiquer

Les dirigeants de PME n’ont pas conscience qu’intégrer la communication dans la démarche stratégique est essentiel. Un article sur ce thème est disponible ici.

Comme n’importe laquelle des stratégies, la stratégie de survie a besoin de son plan de communication interne et externe.

Le moral des partenaires financiers et des fournisseurs est important.

Le moral de nos troupes aussi. Tout au long de la démarche, le dirigeant doit rester proche de son équipe afin de sentir l’ambiance, d’informer et de s’informer.

La transparence sur les enjeux, les avancées ou pas d’un plan d’action, permettent d’éviter les rumeurs, les bruits, qui nuisent à un travail de refondation.

Le diagnostic, la communication, le “aller vers” qui est une démarche qui n’attend pas que l’on vienne vers nous, mais au contraire que l’on aille vers les autres pour créer, recréer ou renforcer des liens, permettent de retrouver la sensation de maîtriser la situation.

 

Reconstruire et remobiliser

Pour les marins, écoper c’est vider le bateau pour retrouver de la stabilité. A terre, c’est gérer l’important et l’urgent, regagner la confiance, stopper les hémorragies.

Ensuite, le temps de la reconstruction arrivera.

Après avoir écopé, redressé, il faut se donner un cap, une stratégie. C’est le moteur de l’action.

Des objectifs prioritaires à court terme dans un premier temps, de moyen/long terme ensuite, seront adossés à un plan d’action pour les mettre en œuvre.

L’évaluation des ressources, disponibles ou à trouver (financement, recrutement, alliances, partenaires) soutiendra l’ensemble.

La remobilisation de votre équipe fera l’objectif d’actions spécifiques.

La performance et l’optimisation du potentiel sont au bout de cette démarche.

Samedi soir dernier, le RCT a retrouvé la victoire face à l’UBB, leader du championnat. Il restera en mode survie jusqu’à la fin de la saison.

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